Quelle éthique pour nos designs ?

LECORPS, Noémie. Le design émotionnel et de l’instant [en ligne]. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=YQ4tHeU_pWM

‍Noémie LECORPS est Product Lead et Senior UX Designer. Passionnée par le design, les sciences cognitives et l’innovation, elle a eu l’occasion de monter une dizaine de projets entrepreneuriaux. Elle est conférencière et intervient dans des écoles. Nous la retrouvons sur Youtube avec cet enregistrement vidéo pour l’école Multimédia.

L’intervenante a pour souhait que nous ayons plus d’intelligence émotionnelle dans nos designs, nos produits et nos services. Elle explique qu’un bon design d’expérience est validé par trois étapes :

Il faut qu’il soit :

• Fonctionnelle
• Performant (fiable-utilisable)
• Intuitif (agréable).

Nous devons nous poser deux questions centrales :

• Est-ce je fais du design émotionnel pour engager l’utilisateur et donc pour le divertir ?
• Est-ce que je fais du design émotionnel pour contrer une émotion négative ?

C’est à la suite de ces questions que nous devons en garder une seule en tête :

Est-ce que mon design émotionnel est éthique ?

Car le design émotionnel est devenu tellement important qu’il peut s’avérer dangereux s’il n’est pas utilisé avec bienveillance.

Noémie nous explique que nous avons une responsabilité éthique dans nos designs, car nous « jouons » avec des réactions pour influencer volontairement une perception de notre produit ou service.

‍

UX REPUBLIC. Quelle éthique dans l'utilisation des émotions ?. UX Republic [en ligne]. Disponible à l’adresse : https://www.ux-republic.com/quelle-ethique-dans-lutilisation-des-emotions/UX REPUBLIC

UX republic est un cabinet de transformation digitale et d'innovation User Centric. Le cabinet est composé d’une équipe de plus de 85 experts du Design, de la User-Experience, du Web-Analytics et du Développement Front.

Il est le spécialiste de la création d'expériences centrées utilisateur pour les marques. UX Republic travail aussi bien avec les plus grands comptes (Société Générale, BNP, AXA, FranceTélévision, Fnac, ...) qu'avec des Startup à la pointe des services. Il est donc raisonnable de consulter leurs articles avec confiance de part leur légitimité sur le sujet.

L’article en question mentionne le fait que le comportement de l’utilisateur envers l’interface sera différent selon son émotion, qu’elle soit positive ou négative. Le design éthique incite les créateurs à positionner l’Homme au centre de leurs objectifs, et donc parallèlement au design émotionnel, à rester vigilant quant aux techniques de manipulation des émotions.

Comment se servir des émotions de l’utilisateur pour optimiser son expérience utilisateur sans l’amener à un but qu’il n’avait pas et qui ne lui profite pas ?

L’agence étudie à l’aide d’articles de science, les hormones dîtes de bonheur pour comprendre les émotions positives chez les individus. Les trois hormones que nous libérons lors de nos entretiens avec nos écrans sont la dopamine, l’ocytocine et la sérotine. Il est essentiel de proposer une expérience utilisateur agréable et optimale. Pour répondre à cet objectif, nous devons étudier les comportements et situations permettant la sécrétion des hormones du bonheur. L’utilisateur aura tendance à revenir plus facilement sur le site qui lui a procuré une expérience de navigation agréable surtout si les émotions ressenties sont suffisamment fortes pour entraîner la création d’une empreinte mémorielle.

Le design éthique : de l’utilisation des émotions à la manipulation par les émotions ?

Un individu est facilement influençable lorsqu’il reste sur l’interface ou qu’il clique à certains endroits. En effet, l’article énonce que les comportements des utilisateurs sont affectés car cela crée une distorsion de l’objectivité d’une situation. Ceci n’est pas automatiquement négatif. À titre d’exemple, lorsque l’utilisateur reçoit un message écrit en vert, il pourra directement l’associer à un message positif sans qu’il n’ait besoin de le lire.

Ainsi, il est simple pour une entreprise de guider voire de manipuler l’utilisateur dans un intérêt qui lui est propre.

Cet évènement est lié à l’utilisation « d’élément de design douteux », plus couramment appelé Dark Patterns.

‍

Pour en savoir plus, BastiUI, un Youtubeur Français, nous explique à l’aide d’exemple, comment certains groupes utilisent le Dark Patterns de manière mal intentionné. Disponible sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=fx5VZFdkuf4

Selon UX Républic, les darks patterns sont décrits comme le fait de tirer profit d’une faille humaine : nos biais cognitifs. Par exemple, l’utilisation des réseaux sociaux nous amènent à être confrontés en permanence à nos idéaux identitaires. De ce fait, notre relation est accentuée avec l’interface et renforce notre dépendance aux applications. Toutefois, l’utilisateur dispose de son libre arbitre qui lui permet d’aller à l’encontre des tentatives du contrôle de ses émotions.

L’agence nous présente alors quelques exemples de solution pour ne pas tomber dans la manipulation de nos émotions. On peut notamment citer le fait de passer au « dark mode » pour éviter les couleurs qui augmentent l’attractivité des sites, mettre en silencieux notre téléphone/ordinateur voire même supprimer toutes les notifications pour ne pas être distrait quand il n’a pas décidé de lui-même d’utiliser un écran.

Il est donc de notre responsabilité de considérer l’éthique dans la conception des interactions entre les Hommes et les écrans.

Il est important de garder à l’esprit que l’amélioration de l’expérience d’un utilisateur sur un site internet permet une fidélisation de ce dernier. L’objectif premier doit être de satisfaire les utilisateurs. Ainsi, leurs émotions pourront être utilisées mais devront l’être à bon escient.

Il est donc préférable de se fonder sur une conception éthique permettant une agréable expérience ainsi qu’une fidélisation de l’utilisateur que l’utilisation des dark patterns. Cette technique basée sur le piège favorise le départ des utilisateurs vers des sites concurrents.

Enfin, le cabinet préconise d’être au plus près des sentiments exprimés par les utilisateurs(besoins, motivations et attentes), de rechercher l’expression de splendide émotions mais également de s’assurer d’étudier l’utilisateur afin de lui procurer quelque chose dans son intérêt.

En tout état de cause, l’éthique est d’une importance significative et nécessite ainsi de s’interroger sur l’ensemble des répercussions de nos actions.

Le cabinet conclue en préconisant d’être toujours au plus proche de ce que ressent nos utilisateurs (Besoins, motivations et attentes), de chercher à susciter chez lui de belles émotions et de s’assurer que l’on étudie l’utilisateur pour produire quelque chose qui lui sera bénéfique à travers des parcours utilisateurs simples et agréables.

Le tout est de toujours se questionner sur l’ensemble des conséquences possibles de nos actions.